Le SIDEC a-t-il des comptes en Espagne?
Le SIDEC a décidé d’augmenter les tarifs de la « poubelle grise » de 60 %, rétroactivement au 1er juillet 2024. Une nouvelle qui va sûrement déclencher des vagues d’enthousiasme chez les 140 000 citoyens concernés, ou plutôt des torrents de larmes.
Ah, l’été ! Cette période bénie où les nouvelles sont aussi rares qu’un jour sans pluie au Luxembourg. Entre un bateau pirate à la dérive avec des pirates en quête de sauvetage, deux pétitions où les signataires rivalisent d’insultes créatives, le City Tree de Differdange – une boîte en bois qui se prend pour un arbre – et les incontournables reportages photo de la « Schueberfouer » qui nous rappellent que Mme Polfer est une relique vivante, le SIDEC a réussi à voler la vedette cet été.
Au début, les responsables du SIDEC ont évoqué un déficit de 5 millions d’euros, principalement dû aux coûts astronomiques de l’électricité, à l’indice du coût de la vie et au prix des carburants. Mais, surprise ! Dans le communiqué de presse du 21 août 2024, le ton a radicalement changé. Désormais, les prix des carburants, l’indice et les salaires « excessifs » des ouvriers des entreprises privées de gestion des déchets ne sont plus un problème. Comme c’est pratique !
Mais attendez, ce n’est pas tout. Lorsque la presse a annoncé la bonne nouvelle de l’augmentation «modeste» de 60 %, l’Union luxembourgeoise des consommateurs a rapidement accusé le SIDEC d’usure. L’ULC a également rappelé que le SIDEC avait déjà mis en place une hausse de prix cachée en 2020 en réduisant la fréquence de vidage des bacs gris à deux fois par mois au lieu de chaque semaine, tout en maintenant les prix. Transparence ? Négatif ! Le dernier bilan publié date de 2021, rendant les déclarations du SIDEC aussi crédibles qu’une licorne. L’ULC réclame donc une révision indépendante de la structure des coûts et un remboursement des sommes indûment perçues. Bonne chance avec ça !
Le déficit de 4 millions d'euros se réduit à 892.445,78 euros
Début août, les responsables du SIDEC affirmaient que les dépenses s’élevaient à 19 millions d’euros l’an dernier, contre des recettes de 15 millions d’euros. Un simple calcul enfantin permet de constater que le déficit s'élève à 4 millions d'euros. Mais dans le communiqué officiel du 21 août, le SIDEC sort de son chapeau de nouveaux chiffres. Précis à deux décimales, le SIDEC explique que les dépenses en 2023 s’élevaient exactement à 4 138 114,94 euros, tandis que les recettes n’étaient que de 3 245 668,16 euros. Wow ! Pas mal ! Un déficit de 4 millions se transforme en un déficit de 892 446,78 euros en seulement trois semaines. Alors que l’inflation ne semble plus être un problème, le SIDEC continue d’insister sur le fait que le coût de l’électricité est passé de 300 000 à 1 300 000 euros. Pourtant, le SIDEC maintient la hausse des prix de 60 %. Que fait-il de l’excédent généré par cette hausse des prix ? Mystère. Le SIDEC a-t-il des comptes en Espagne ?
Le SIDEC refuse le dialogue avec l'ULC
Comme déjà précisé, il est impossible de vérifier ces chiffres car le SIDEC n’a pas publié de rapport annuel depuis trois ans. Mais ne vous inquiétez pas, le SIDEC précise dans son communiqué qu’il n’est nullement obligé de publier les chiffres actuels. Et ils ont même trouvé un article de loi taillé sur mesure pour l’occasion, bien entendu cité dans le communiqué de presse. Bravo !
Une demande d’entrevue de l’ULC avec les responsables du SIDEC a été rejetée avec une arrogance digne des plus grands. L’ingénieur-directeur a répondu : « Après consultation de notre président, nous tenons à vous informer que notre politique tarifaire, comme vous avez pu le lire dans le communiqué, a déjà été discutée et convenue avec le comité SIDEC. Nous n’avons donc pour l’instant pas besoin de la discuter avec l’ULC. » Voilà, c’est clair comme de l’eau de roche !
Communiqué de l'ULC du 20/08/2025
Communiqué du SIDEC du 21/08/2024
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