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#satire | Le soulèvement des corbeaux

La grande revanche

Au Luxembourg, tout allait pour le mieux jusqu’au jour où les corbeaux, ces génies du mal, décidèrent de mettre en œuvre leur plan diabolique. Fatigués de voir leur habitat réduit à des miettes par l’urbanisation galopante, les corbeaux décidèrent qu’il était temps de renverser la vapeur et de conquérir les villes.

Menés par le général Corvus, un oiseau aussi rusé que joyeux, ils se réunirent dans la vieille forêt de chênes pour une réunion top secrète. « Ça suffit maintenant !» cria Corvus de sa voix rauque. « Notre espace de vie se transforme en centres commerciaux et parkings. Il est temps de montrer aux humains qui commande ici !»

Les corbeaux, avec une stratégie digne des plus grands stratèges militaires, construisirent leurs nids dans les arbres les plus hauts du parc municipal et exécutèrent des acrobaties aériennes au-dessus des têtes des citadins horrifiés. « Ces oiseaux nous volent notre habitat!» criaient les habitants. « Il faut nous battre!»

Le plan de gestion gouvernemental

La menace corvidéenne devint le sujet brûlant du conseil municipal et même de la chambre des députés. Le ministre de l’Environnement, Wilmes, monta au créneau. Déjà habitué à répondre à des questions parlementaires sur les corbeaux mal élevés, il présenta son plan de gestion pour lutter contre cette peste à plumes. « Nous ferons tout pour effrayer les corbeaux, les chasser et les expulser. Et si cela ne suffit pas, nous raserons des rangées entières d’arbres!», déclara-t-il avec une détermination digne d’un héros de film d’action. «Les corbeaux sont un danger pour notre santé ! Ils provoquent des embouteillages en se posant sur les feux de circulation et en manipulant l’électronique. Ils font un vacarme infernal du matin au soir, et ils salissent nos voitures. Ce sont eux qui répandent les déchets partout ! »

Même le ministre de l’Agriculture prit la parole pour dénoncer les dégâts causés par les corbeaux : « Ces oiseaux sont plus nocifs que le purin et le glyphosate réunis. »

Wilmes, dans sa croisade contre les corbeaux, avait déjà tenté de les bannir du paysage urbain. Lorsqu’il était échevin, il veilla à ce qu’il ne reste plus un seul arbre sur la nouvelle Place de Paris. De faux oiseaux de proie en plastique furent installés pour effrayer les corbeaux, mais ces derniers, pas dupes, les utilisèrent comme perchoirs. Même les boules disco et les pointeurs laser pour les aveugler n’eurent aucun effet. Les corbeaux, fascinés par le spectacle de lumière, s’y rassemblaient en masse.

« Mon nouveau plan directeur prévoit d’installer de grandes cages à oiseaux dans toute la ville, avec des haut-parleurs diffusant un bruit assourdissant pour rendre la vie impossible aux corbeaux », conclut Wilmes, convaincu d’avoir trouvé la solution ultime.

Les corbeaux, cependant, ne se laissèrent pas impressionner et éclatèrent de rire face aux tentatives ridicules des humains pour les chasser. « Ils pensent vraiment qu’ils peuvent se débarrasser de nous avec ces mesures grotesques ? » ricana le Général Corvus. «Nous sommes ici pour rester, mes amis ! »

Avec le temps, les habitants finirent par s’habituer à la présence des corbeaux, et la cohabitation devint la norme. Mais un jour, une nouvelle menace fit son apparition : la rébellion des écureuils. Mais ça, c’est une autre histoire…

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