Le titre du jour dans l'édition imprimée du «Wort» a de quoi faire lever un sourcil : «Bettel va se doter d'une station d'épuration de plusieurs millions.» (titre original: Bettel soll eine millionenschwere Kläranlage erhalten) Alors, ça sent mauvais au gouvernement?

Faut-il comprendre que le ministre des Affaires étrangères, Xavier Bettel, est submergé par des «micropolluants» politiques? Une intervention d’urgence serait-elle nécessaire pour filtrer les résidus toxiques de ses décisions? On pourrait presque le croire en lisant ce passage savoureux de l'article du Wort: «Une étape de pré-épuration contre les micropolluants, dite étape de médication, doit être installée dans chacune des installations.» Ah, cette fameuse «étape médicamenteuse»! Une solution révolutionnaire pour neutraliser les effets secondaires des choix politiques. Une véritable innovation en matière d’hygiène politique! Le slogan? «Nettoyons les petits malfaiteurs avant qu’ils ne deviennent de grands scandales!»

La réalité est bien moins croustillante: il ne s’agit pas du ministre, mais du paisible village de Bettel, niché dans le canton de Vianden, qui réclame une nouvelle station d'épuration.

Et pourtant, la question reste ouverte: qui a le plus besoin de cette station d’épuration? Le village de Bettel, aux prises avec ses eaux usées, ou Monsieur Bettel, confronté aux turbulences politiques?

Pendant que l’un lutte contre les déchets organiques, l’autre doit gérer les répercussions de ses décisions. Mais ne vous inquiétez pas: tant que les titres de presse restent aussi ambigus, au moins, nous aurons toujours de quoi rire.