Qui couche avec les chiens se lève avec des puces
Le groupe chrétien-social PPE au Parlement européen, qui comprend également les deux députés CSV, a décidé de soutenir une demande du groupe d'extrême droite ESN. Cette proposition envisage la création de centres de déportation pour les réfugiés dans des pays tiers - une étape véritablement glorieuse vers une nouvelle Europe.
« Notre tâche est de protéger le mode de vie européen en promouvant une Europe unie, fondée sur des valeurs fondamentales telles que la dignité humaine, la liberté, la solidarité, le respect des droits de l'homme et l'État de droit », peut-on lire sur la page d'accueil du groupe chrétien-social au Parlement européen. Comme c'est bien que ces valeurs soient si flexibles !
Le 23 octobre, l'ensemble du groupe PPE, à l'exception de trois députés, a soutenu une proposition du groupe d'extrême droite ESN (Europe des nations souveraines), qui appelle au renforcement des «barrières physiques» et à la création de centres de déportation pour les réfugiés dans des pays tiers. Bravo à la solidarité européenne !
Thu Nguyen, directrice adjointe du Centre Jacques Delors à Berlin, dont les recherches portent sur les réformes institutionnelles dans l'UE, l'État de droit, la démocratie et la politique économique européenne, a décrit le vote scandaleux au Parlement européen dans une contribution sur X comme « briser le pare-feu du côté droite ». Un commentaire pertinent qui résume parfaitement la situation.
« En Europe, il faut toujours rechercher des majorités », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avant les élections européennes, en vue d'une éventuelle coopération ponctuelle avec des députés européens de l'extrême droite. Avec cette règle empirique, la majorité nécessaire a visiblement été trouvée pour créer des centres de déportation dans des pays tiers et y reloger les réfugiés. Loin des yeux, loin du cœur !
Et même si le Premier ministre luxembourgeois #Luc s'est prononcé lors du sommet européen du 17 octobre contre la création de centres de déportation en dehors de l'UE, six jours plus tard, les deux députés du CSV ont voté en faveur de la proposition des extrémistes de droite. Le Luxemburger Wort parle le 24 octobre d'une rupture de tabou et spécule même sur la fin de la majorité de Mme. von der Leyen. Un moment vraiment mémorable dans la politique européenne !
Le comportement scandaleux du Parti populaire européen et les déclarations inacceptables de l'eurodéputée CSV Isabel Wiseler-Lima ont suscité de vifs commentaires sur les réseaux sociaux. Mme. Wiseler ne connaît évidemment pas le dicton : « Qui couche avec les chiens se lève avec des puces ». Sinon, elle n'aurait fait sa déclaration ridicule et stupide selon laquelle elle n'aurait pas soutenu le groupe ESN, mais seul un contenu.
Bravo, Mme Isabel Wiseler-Lima ! Il est vraiment rassurant de lire qu'il ne s'agit pas du soutien aux extrémistes de droite, mais seulement de leur «contenu»., comme vous l'avez avoué à la presse. La construction de barrières physiques aux frontières extérieures de l’Europe et de centres de déportation dans les pays tiers ne semble être à vos yeux que des détails inoffensifs. Les réfugiés devraient être reconnaissant et heureux, n'est-ce pas ?
Il est étonnant de voir à quel point l’ensemble du groupe chrétien-social du PPE s’est uni derrière ce «contenu». Humanité et empathie? Que dalle ! Ce dont nous avons besoin, ce sont des murs et des barbelés.
Traiter les réfugiés comme des marchandises et les envoyer comme des esclaves est bien sûr au cœur des valeurs dites européennes. Bravo à la nouvelle définition de la solidarité et de l’humanisme !
Et encore une chose, Mme Wiseler-Lima : votre déclaration constitue vraiment un point bas dans la rhétorique politique. Si honteux et si ébouriffant qu’on se demande si le niveau politique peut descendre encore plus bas. Mais bon, en politique, il y a toujours place aux surprises !
Prétendre que vous avez soutenu un « contenu » et non le parti d'extrême droite derrière ce projet, c'est comme dire : « J'aime le gâteau, mais pas le boulanger ». Mais en fin de compte, en achetant le gâteau, vous soutenez le boulanger. Un exemple classique d'acrobatie politique, de trahison et d'opportunisme.
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