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#satire | La Saga Fridman

16 Milliards d’Euros et des poussières

Ah, le Luxembourg ! Ce petit pays qui se prend pour le centre de l’univers européen, célèbre pour ses banques, son triple A, son chocolat et… son procès à 16 milliards d’euros !

Un autre scandale financier ? Bof, on s’en fiche !”, pensait le nouveau #Luc, en saisissant les avoirs de l’homme d’affaires et milliardaire russo-israélien Mikhaïl Fridman, qu’il avait investis au Luxembourg. Mais cette fois-ci, #Luc a compté sans son hôte. Fridman, vexé, a décidé de faire un petit détour à Hong Kong, non pas pour faire du shopping, mais pour poursuivre le Grand-Duché en justice pour la modique somme de 16 milliards d’euros auprès du Hong Kong International Arbitration Center.

Jugement: Fridman doit être retiré de la liste noire

Fridman a le vent en poupe, car le 10 avril 2024, le Tribunal de l’Union européenne a décidé qu’il devait être retiré de la soi-disant liste noire des personnes sanctionnées, puisqu’il n’y a aucune preuve d’une éventuelle influence dans la guerre en Ukraine. Le nouveau #Luc et son gouvernement ont tout simplement ignoré ce jugement, ce qui a conduit Fridman à passer à l’étape suivante. Dans son procès devant le tribunal arbitral de Hong Kong, Fridman fait référence à l’accord de protection des investissements de 1989 entre la Belgique, le Luxembourg et l’Union soviétique. Même si l’Union soviétique n’existe plus depuis des décennies, la Russie est le successeur légal et donc aussi l’héritière de ce traité. Fridman remet également en question les sanctions existantes en général.

Le Premier ministre luxembourgeois a déclaré que cette affaire pourrait durer des années. Ce faisant, il semble se laisser guider par les lenteurs judiciaires luxembourgeoises habituelles, dont on sait qu’elles ont du mal à respecter le principe du délai raisonnable. Sur le site Internet du tribunal arbitral de Hong Kong lui-même, on apprend cependant qu’une procédure dure au maximum 17,7 mois.

16 milliards: 60% du budget d'État

On comprend que le nouveau #Luc ne soit pas pressé. Qui sait, peut-être qu’il aime rendre les jeux captivants ? En attendant, les contribuables luxembourgeois peuvent se préparer à d’éventuelles coupes budgétaires. Les 16 milliards d’euros de dommages et intérêts réclamés par Fridman représentent pas moins de 60 pour cent de l’ensemble du budget de l’Etat luxembourgeois, qui prévoit pour 2024 un total de 27,4 milliards d’euros de dépenses. Adieu les investissements dans les infrastructures, les services publics et autres dépenses essentielles. Bonjour l’austérité !

Et qu’en est-il de l’État providence et des prestations sociales ? L’assurance maladie, les retraites et les allocations familiales pourraient être les premières victimes de cette bataille judiciaire. La ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, est déjà assise là avec sa calculatrice, prête à aborder la réforme des retraites annoncée pour l’automne. Il faut être curieux de savoir avec quels types d’arguments elle tentera d’imposer d’éventuelles détériorations. Mais ne nous inquiétons pas, après tout, nous pouvons être rassurés par le fait que le Luxembourg a contribué à une noble cause : la mise en œuvre de sanctions européennes unilatérales sans l’approbation de l’ONU. Nous devrions en être fiers !

Où est passé l'argent ?

Enfin, cette affaire nous rappelle que même les petits pays peuvent jouer dans la cour des grands… et ce, si ce n’est que devant la Cour de Justice. Cette saga judiciaire s’annonce passionnante et l’ennui ne sera guère au rendez-vous dans les mois à venir.

Qui aurait cru que le Luxembourg deviendrait le théâtre d’un drame financier digne d’Hollywood ? “Le Luxembourg : entre sanctions et réparations”, un thriller policier qui fait exploser toutes les audiences du meilleur programme Netflix. Et n’oubliez pas : tout le monde a un rôle à jouer dans cette histoire, même vous, chers contribuables !

Quelque chose reste incertain à ce jour – et rappelle le fameux scandale Caritas : qu’est-il arrivé aux dizaines de milliards de Fridman ? Où est passé tout cet argent ? L’État luxembourgeois possède-t-il également des comptes bancaires en Espagne ?

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