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Habemus Hollerich – ou pas

le vent de fraîcheur dont le Vatican a besoin

La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre : le cardinal luxembourgeois Hollerich est un sérieux candidat à la papauté. Mais tandis que le monde a les yeux rivés sur Rome, c’est au Luxembourg que l’histoire prend une tournure encore plus improbable.

Car voilà que des inconnus me lancent, avec un sourire malicieux: «Alors, quand pars-tu pour le Vatican?» ou encore «Tu as déjà préparé ta mitre?»

Je dois l’avouer, je joue volontiers le jeu. «Oui, ma candidature a été retenue», réponds-je avec un air sérieux. «Mais avant de partir, il faut que je fasse le plein de Kachkéis et de paté au riesling – on n’en trouve pas en Italie.» Les réactions oscillent entre éclats de rire et regards perplexes. Par chat Facebook, un ami m'a dit qu'il croisait les doigts pour moi.

Les journaux n’arrangent rien: «Hollerich reste en course", annonce le Quotidien. «Hollerich, l’un des papabili», titre l'Essentiel. Mon préféré? «Hollerich, un candidat tout à fait qualifié pour être pape», écrit le Wort. À ce stade, je me demande s’ils parlent bien du cardinal – ou de moi.

Le hic? Cela fait 35 ans que j’ai quitté l’Église. Un détail embarrassant quand il s’agit de briguer la papauté – une particularité qui ne manquerait pas de semer la confusion sous les fresques de la chapelle Sixtine. Sans parler du fait que, du haut de mes 58 ans, je serais probablement considéré comme un jeunot au sein du collège cardinalice.

Mais qui sait? Peut-être suis-je justement le vent de fraîcheur dont le Vatican a besoin. Un pape qui ne croit pas en Dieu, mais qui prêche les vertus du paté au riesling et du Kachkéis. J’imagine déjà les titres des journaux : «Hubertus Ier – le réformateur gastronomique.»

D’ici là, je resterai sagement au Luxembourg et profiterai de cette soudaine notoriété. Après tout, combien de fois a-t-on l’occasion d’être pressenti comme pape… ne serait-ce qu’au supermarché ou via chat Facebook?

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