Qui paie les violons, choisit la musique
Vous êtes-vous déjà demandé qui contrôle les vérificateurs de faits et les réseaux de journalistes d'investigation ? Et par «contrôle», on entend non seulement la vérification des faits et des informations, mais aussi qui exerce le pouvoir sur ces réseaux, qui les dirige et qui donne les ordres. C'est exactement ce qu'une étude actuelle a révélé, avec une série de découvertes étonnantes. Mais attention, cela pourrait bien ébranler votre vision du monde – si ce n'est déjà fait !
Plus d'une fois, des vérificateurs de faits comme Correctiv ou l'Agence France-Presse (AFP), mais aussi des grands médias comme la BBC, l'Associated Press (AP) ou Reuters ont fait les gros titres pour avoir déformé ou publié des informations incorrectes. Parfois, des photos apparaissent "par hasard" dans des articles, avec autant de pertinence qu'un parapluie dans le désert.
Le gouvernement américain finance 52% du budget de l'ONG OCCRP
Lors d'une recherche commune récente menée par la plateforme en ligne française « Mediapart », le quotidien italien « Il Fatto Quotidiano », la plateforme d'information américaine « Drop Site » et le réseau de journalistes grecs « Reporters United », des informations très sensibles sont apparues sur l'ONG «Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP)», qui se vante d'être «indépendante». Pourtant, l'indépendance de l'OCCRP est aussi crédible que celle d'un renard gardant un poulailler : trois quarts du budget proviennent de gouvernements. Rien que le gouvernement américain finance 52 % du budget de l'OCCRP, tandis que 18 % supplémentaires sont apportés par l'UE et d'autres gouvernements.
L'OCCRP, connu pour ses révélations comme les Panama Papers, les Pandora Papers, les Suisse Secrets, les Narco Files, le Pegasus Project et Cyprus Confidential, gère un budget annuel de 20 millions de dollars et peut compter sur 200 collaborateur sur tous les continents. C'est le plus grand réseau de journalisme d'investigation au monde. Plus de 70 maisons de presse, parmi lesquelles des médias renommés comme The New York Times et The Washington Post aux États-Unis, The Guardian au Royaume-Uni, Der Spiegel et Süddeutsche Zeitung en Allemagne ainsi que Le Monde en France, coopèrent avec l'OCCRP et se fient à ses enquêtes.
Le gouvernement américain dispose d'un droit de veto
Ce qui n'était pas connu jusqu'à présent, c'est que le gouvernement américain dispose d'un droit de veto sur les dirigeants de l'OCCRP. Il est donc évident qui tire les ficelles dans cette organisation «indépendante».
Les enquêtes récentes sur l'indépendance du réseau OCCRP ont révélé des informations encore plus sensibles sur les rouages internes de cette organisation. Avec 52 % de son budget payé par le gouvernement américain, il n'est pas surprenant qu'un certain nombre d'enquêtes de l'OCCRP concernent «accidentellement» des pays qui ne figurent pas nécessairement sur la liste de ceux à qui Washington envoie une carte de Noël. Par exemple, le gouvernement américain finance, en plus de la manne financière annuelle, des enquêtes journalistiques contre la Russie et le Venezuela. Par « hasard », l'OCCRP trouve toujours le temps et les moyens de mener des recherches « indépendantes » sur ces pays.
Vive l'indépendance !
Peut-être devrions-nous nous rappeler que la véritable indépendance ne se mesure pas à qui crie le plus fort « indépendant », mais à qui est le moins dépendant financièrement des autres. Nous savons tous : «Qui paie les violons, choisit la musique». Alors, la prochaine fois que vous entendez la mélodie de l'investigation indépendante, demandez-vous qui tient vraiment la baguette.
Voici les liens vers les articles de Mediapart et de Drop Site au sujet des révélations sur l'ONG "Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP)".
Drop Site: https://www.dropsitenews.com/p/occrp-budget-funding-us-government-usaid
Et voici les article au format PDF :
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