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Satire | Le nouveau Luc enfin au Palais de l'Élysée

Dans un discours enflammé à la Conférence de sécurité de Munich du 15 février 2025, le vice-président américain J.D. Vance a reproché aux Européens de s'éloigner de plus en plus des principes démocratiques. Auparavant, le président américain Donald Trump avait téléphoné pendant une heure et demie à son homologue russe Vladimir Poutine et avait annoncé une prochaine rencontre pour discuter de l'Ukraine.

À peine Trump avait-il raccroché que le président français Emmanuel Macron a déployé tous ses efforts pour organiser un contre-sommet à la réunion prévue entre les délégations des États-Unis et de la Russie les 17 et 18 février 2025 en Arabie saoudite. Pour le 17 février, il a invité les chefs de gouvernement des principales puissances militaires européennes – Royaume-Uni, Italie, Pologne, Espagne, Pays-Bas, Danemark – ainsi que le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, le président du Conseil européen Costa et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Paris.

Ironiquement, le président ukrainien lui-même n'était pas présent à la table de négociation parisienne, bien que l'UE ne cesse de répéter qu'il ne devrait y avoir «Aucune négociation sur l'Ukraine sans l'Ukraine».

Le Premier ministre Luc était profondément vexé de ne pas avoir été invité au Palais de l'Élysée. Le Luxembourg, qui emploie tant de travailleurs frontaliers français et qui aime copier tout ce que la France a à offrir, y compris la langue officielle, se sentait grossièrement négligé. Et puis ce faux pas de Macron ! Pourtant, le Luxembourg peut apporter beaucoup à la guerre contre la Russie : une vraie armée, bien que totalement transportable dans son propre avion militaire cargo, quelques véhicules tout-terrain, un satellite militaire que personne ne sait utiliser, mais qui existe, et puis encore Luxair, Cargolux et le bateau de croisière fluvial «Marie-Astrid».

Luc Frieden a exprimé son indignation en public lorsqu'il s'est adressé à la presse locale. Le président français, manifestement un lecteur attentif de la presse luxembourgeoise, a réagi promptement et a convoqué un autre mini-sommet au Palais de l'Élysée le 19 février. Cette fois-ci, le nouveau Luc du Luxembourg et le président intérimaire roumain Ilie Bolojan étaient présents. Tous les autres se sont contentés de participer par visioconférence, à l'exception de la Hongrie, de la Slovaquie, de l'Autriche et de Malte, qui ont préféré rester à l'écart. Cette fois-ci encore, l'Ukraine n'était pas représentée.

Fier, Luc Frieden, l'un des rares présents, a pris la parole après cette réunion d'une heure autour d'un café et a déclaré avec combativité : «C'était l'heure de l'Europe, et nous décidons nous-mêmes de notre avenir.» Avec un petit pique bien placé en direction de Washington, Moscou et Kiev, il a ajouté : «C'est pourquoi il était bon que le président Macron ait pu rassembler un bon nombre de décideurs importants.»

Déterminé, le nouveau Luc a affirmé : «Je ne crois pas qu'un cessez-le-feu ou la paix soit une solution qui nous convient. Nous avons besoin de guerre et devons donc dépenser encore plus d'argent dans l'armement.»

La diplomatie européenne dans toute sa splendeur : Quand des réunions café sont déclarées comme des sommets et que les grandes décisions se prennent autour de la table des jalousies.


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