Hier était un jour historique pour HUT (« Hëllef um Terrain »), la toute nouvelle organisation non-gouvernementale sous la férule du ... gouvernement, dédiée à la lutte contre la souffrance humaine. La presse annonce fièrement : HUT a nommé son premier directeur général. Mais ce qui semble être un grand progrès dans le secteur social se révèle, à y regarder de plus près, être un véritable spectacle satirique.

HUT, née des cendres du scandale Caritas et fière héritière de la Fondation Caritas, a une mission importante : sauver l'humanité d'elle-même. Et qui pourrait être mieux qualifié pour cette noble tâche que l'ancien directeur général de la police luxembourgeoise ? Car s'il y a bien quelqu'un qui sait comment gérer les misères, c'est bien un chef de la police ! Il a acquis de l'expérience en mettant en œuvre l'interdiction de mendicité et l'expulsion. Aujourd'hui, il doit défendre ceux qu'il chassait auparavant. Mais c'est un jeu d'enfant.

La création de HUT était une idée géniale du gouvernement pour camoufler toute l'affaire Caritas. Après tout, il est bien plus facile de créer une nouvelle ONG que de mettre en œuvre de véritables réformes. Et tandis que les citoyens se demandent encore où sont passés les 62 millions d'euros mystérieusement disparus, notre nouveau directeur général prépare déjà sa prochaine opération sous couverture.

Ah, l'« arnaque au président », le mot de l’année 2024, une merveilleuse histoire que personne au Luxembourg ne croit, mais qui reste néanmoins la version officielle. Pourquoi? Parce que la vérité est souvent moins amusante qu'un bon conte. Alors, que fait-on ? On met un policier à la tête de HUT, pour sauver les apparences et poursuivre les enquêtes en civil. Vive la solution créative !

Mais sérieusement, qu'est-ce qui qualifie un chef de la police hautement décoré pour diriger une organisation caritative ? Peut-être sa capacité à détecter les mensonges et à résoudre les crimes ? Ou simplement sa capacité à bien porter l'uniforme ? Peu importe, le gouvernement semble croire que c'est la solution idéale.

Pourquoi l'a-t-on donc vraiment mis à la tête de HUT ? Doit-il se présenter comme le sauveur ou simplement maintenir la façade du gouvernement ? Et qu'est-ce que HUT va réellement accomplir sous sa direction ? Le temps nous le dira. Les Luxembourgeois  attendent avec impatience les premiers résultats de HUT. Ils souhaitent savoir si cette organisation redonne de l'élan à la scène de la justice sociale ou si elle n'est qu'un nouvel épisode dans l'actuelle tragédie dramatique. Après tout, qui de mieux pour sauver les pauvres que celui qui les chassait hier ? C'est comme demander à un renard de garder le poulailler.